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un super blog sur la Super Nes!
1 octobre 2013

Super Soccer (1992)

Bon, jusqu’ici, si l’on excepte Battletoads, je ne vous ai parlé que de gros morceaux, incontournables de la Super Nes. Voici venu le temps d'évoquer un jeu moins majeur, moins inoubliable, mais néanmoins loin d’être dépourvu d’intérêt. Voici donc Super Soccer, bon petit jeu de foot sorti en 1992, qui a notamment le grand mérite de ne pas se prendre au sérieux, là où d’autres titres de la machine, comme Fifa 96, n’ont pas su éviter l’écueil de l’ultra-réalisme chichiteux et soporifique. Il faut donc être relativement souple pour apprécier à sa juste valeur ce jeu où les tacles (même par derrière) constituent la manière la plus soft de subtiliser le ballon à l’adversaire, où les hors-jeu n’existent pas, et où un Allemagne-Belgique peut se solder par un 18-0 si on est un minimum familiarisé avec les failles de l’ordinateur. Même l’angle de vue est atypique : là où l’immense majorité des simulations optent pour l’angle horizontal « comme à la télé », Super Soccer a choisi la verticalité. Cela fait partie de son charme, même si on notera que celui qui doit marquer en bas (et qui doit donc beaucoup s’approcher des buts pour les voir) est désavantagé par rapport à l’adversaire.

Le jeu propose de choisir entre 16 sélections, de la moins bonne, la Belgique, à la meilleure, l’Allemagne. Les joueurs sont imaginaires, même si on notera que le patronyme de certains correspond au prénom de footballeurs réels. L’Argentin Diego, les Allemands Rudi et Lotar, le Camerounais Roger et le Brésilien Edson rappellent ainsi d’anciennes gloires du ballon rond. Quant à l’Italien Rocco, il faut croire que les concepteurs ont dû confondre avec autre chose ! Malgré l’aspect globalement irréaliste du jeu, on a tout de même le choix entre pas moins de huit formations différentes, du classique 4-4-2 au suicidaire 2-3-5, en passant par le « Sweeper », formation défensive dont l’appellation semble avoir été inventée par les créateurs du jeu. L’animation est d’une grande fluidité et le gameplay très agréable. On peut choisir de la jouer perso, en dribblant tout le monde (au hasard avec Diego), ou au contraire construire les actions. Par exemple en adressant des centres pour la tête ou le pied – pour une mémorable bicyclette – de son partenaire. Bref, le gameplay est relativement élaboré. Autre aspect agréable : les effets que l’on peut donner au ballon, qui nous permettent de réaliser des tirs brossés, des centres-tirs ou des corners rentrants. Et enfin, le gros plus de ce jeu repose sur le maniement du gardien (en choisissant le mode Manuel). Alors que le « portier » est partout ailleurs négligé, Super Soccer nous propose un contrôle total de ce joueur, nous offrant la possibilité de tester nos réflexes et de réaliser des bonds parfois spectaculaires. Quant aux musiques, autre fantaisie de ce jeu, elles sont inégales mais certaines marchent du tonnerre, en particulier celles de l’Allemagne et de la Belgique.

Bien sûr le jeu comporte aussi des défauts. Le mode tournoi est par exemple assez décevant : le principe consiste à prendre une équipe et à affronter toutes les autres, de la moins bonne à la meilleure. Ce mode de tournoi sous forme de championnat est à la fois long (15 matchs quand même, d’autant que les premiers sont des formalités) et prévisible. Cela dit, le jeu a eu la bonne idée de nous concocter une surprise en fin de compétition. Une fois l’Allemagne vaincue, nous voilà contraints d’affronter l’équipe Nintendo. Et attention, ce ne sont pas des « All Blacks » pour rien : même les redoutables Allemands ont l'air de jouer comme des Bleus en comparaison. On déplorera également la faiblesse de l’ordinateur, en particulier le gardien, qui ne peut rien contre les frappes, même assez lointaines, qui atterrissent au ras du poteau. Autres défauts : les penalties (à ne pas confondre avec les tirs au but, qui sont pour le coup pas mal rendus) sont impossibles à rater si on tire sur un côté, ainsi que l’absence d’arrêts de jeu. Ce dernier point est ennuyeux dans le cas (d’école, certes mais qui est déjà arrivé au vieux baroudeur de Super Soccer que je suis) où l’on n’est qu’à une seconde de la fin du match et qu’il nous faut tirer un penalty : le coup de sifflet vient stopper le match avant même que la frappe ait eu le temps de franchir la ligne… Dommage également que les frappes ne passent jamais au-dessus de la transversale, le fait de cadrer quasi-systématiquement facilite un peu la tâche. L’aspect graphique, qui n’a rien de gravissime, est en outre assez simpliste : le terrain est toujours le même, le public est composé de trois personnes, multipliées à l’infini, quant aux équipes, il s’agit de 11 (+5 remplaçants) clones, supposés représenter leur contrée : les Irlandais sont rouquins, les Allemands, Hollandais (et même Français) blonds, les Italiens bruns, etc. Mais dans l’ensemble, et malgré ses indéniables défauts, cela reste un bon petit jeu, sans prétention, qui offre du fun et du plaisir. Ce qui n’est déjà pas mal. Je conclurai cette chronique par deux mystères :

Avant et après la mi-temps, on voit défiler les deux équipes. On remarque qu’on peut faire sauter nos joueurs en appuyant sur B. A quoi cela sert-il ? A rien, a priori. Simple délire des programmeurs ?

Va y avoir du carton...

On notera que l’arbitre est extrêmement laxiste envers toutes les formations, sauf le Cameroun. Les cartons, rouges de préférence, pleuvent quasiment à chaque coup d’épaule des joueurs africains. Et là pour le coup, c’est un vrai mystère. Est-ce un choix raciste consistant à dénoncer le jeu hypothétiquement rugueux des Africains (car les joueurs de cette équipe lésinent encore moins que les autres sur les coups d’épaule), ou est-ce au contraire une manière de déplorer les malheurs des sélections africaines avec les décisions arbitrales (six ans plus tard, par exemple, dans « notre » Coupe du Monde, le Maroc et… le Cameroun seront sortis dès les phases de poule sur des décisions totalement injustes de l’arbitre). Bon j’extrapole, mais il n’empêche que ce choix est très intrigant.

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